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BAUDELAIRE (Charles). Richard Wagner et Tannhäuser à Paris.

Paris, E. Dentu [impr. L. Tinterlin et Cie], 1861, in-12 (17,2 x 11,5 cm), relié demi basane verte, dos à 5 nerfs rehaussés de filets doré et de double filets de part en part (reliure de l'époque), 70 p., (1) f. blanc. Edition originale. Sur le faux-titre, envoi autographe signé au crayon : à M. Gaston de Saint Valry témoignage d'amitié C B. Baudelaire connaissait et appréciait la musique de Wagner depuis plusieurs années, il le jugeait déjà être " celui que l'avenir consacrera le plus illustre parmi les maîtres ". En janvier et février 1860 il assista aux concerts que Wagner donna au Théâtre-Italien, dirigeant lui-même l'orchestre et les chœurs. Il confia à Poulet-Malassis : "Si vous aviez été à Paris, ces jours derniers, vous auriez entendu les ouvrages sublimes de Wagner; ç'a été un événement dans mon cerveau" puis " cette musique, une des grandes jouissances de ma vie ; il y a bien quinze ans que je n'ai senti pareil enlèvement. " Les fortes émotions éprouvées par la rencontre des deux grands artistes, Baudelaire les analyse dans ce volume. La première de Tannhäuser, eut lieu à l'Opéra le 13 mars 1860. L'hostilité du public et des critiques obligea Wagner à retirer sa partition après trois représentations. Au lendemain Baudelaire s'attela à sa défense. Le texte parut dans la Revue européenne en avril 1861, puis Dentu le publiera au mois de mai en librairie remanié et augmenté d'un épilogue, célébrant en Wagner la recherche d'un art total qu'il identifie avec ses propres théories poétiques (correspondances). Le compositeur lui exprima sa gratitude ; " immense satisfaction ". " Ne serait-il possible de vous dire bientôt, à haute voix, comment je m'ai senti enivré en lisant ces belles pages qui me racontaient comme le fait le meilleur poème... " Gaston de Saint-Valry (1828-1881), critique littéraire et journaliste - il dirigea le journal " La Patrie " jusqu'en 1870 - il collabora aussi à plusieurs journaux dont La Gazette de Paris dans laquelle il donna, le 28 septembre 1856, un compte-rendu favorable des Histoires extraordinaires d'Egard Poe dans la traduction de Baudelaire*. Saint-Valry fut, avec Poulet-Malassis, à l'origine de la refonte du Journal d'Alençon qui, transformé en journal littéraire, allait publier dans le numéro 49 du 18 juin 1857, le poème Le Vin des chiffonniers extrait des Fleurs du Mal. C'est avec ce dernier que Charles Baudelaire signe le contrat de publication des Fleurs du mal, le 30 décembre 1856. Le recueil est publié en 1857. Raymond Poggenburg note dans sa chronologie Baudelairienne que le poète et Saint-Valry se rencontrent juste après la parution du volume, en juillet-août 1857 et que, le 21 août, Emile Deschamps écrit à Baudelaire pour lui exprimer l'admiration que lui porte Gaston de Saint-Valry. *POE (Edgar Allan), Édition d'Ellerbrock (Karl Philipp), Classiques Garnier, Double assassinat dans la rue Morgue ! Edgar Allan Poe en traduction française, " Gaston de Saint-Valry. Extrait de : Critique littéraire (1856) ", p. 309-312 Claude Pichois et Jean Ziegler, Baudelaire. Fayard, 2005, pp. 517-521. Correspondance, I (1832-1860), 1973, pp. 666, 670-71 L'exemplaire des Fleurs du mal dédicacé à Gaston de Saint-Valry contenant une strophe inédite manuscrite de Baudelaire au poème Les Bijoux, a été vendu le 22 Novembre 2019 chez Art Valorem sous le n°102. L'exemplaire de Richard Wagner et Tannhäuser d'Auguste Poulet-Malassis a figuré dans la vente de la bibliothèque Pierre Bergé sous le n°387 le 9 novembre 2016.


35000 €





































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